Isabelle Duchateau – Infirmière soins à domicile Le Roeulx, Thieu, Maurage | Harmoneo - Autonomie à domicile : ce que le désert commercial nous dit de notre santé collective.

Dans un article publi� le 25 mai 2025, Le Soir d�crivait un ph�nom�ne de plus en plus visible :

Les c?urs de ville se vident.

Les commerces de proximit� ferment, les services essentiels migrent en p�riph�rie, et les centres urbains- surtout dans les petites communes- perdent leur vitalit�.

C?est une tendance lourde, soutenue par des choix politiques d?am�nagement du territoire.

L?urbanisme favorise la voiture, les grandes surfaces et les zones commerciales excentr�es.

Cette d�sertification de nos centres villes et de nos villages sont donc bel et bien des choix politiques.

Petit � petit, ce qu?on appelait ?la vie de quartier? devient un souvenir.

Je ne suis ni urbaniste, ni �conomiste.

Je suis infirmi�re � domicile.

Et ce que je vois chaque jour dans mon m�tier, ce sont les effets de ce d�sert sur la sant� r�elle des gens.

Une r�alit� v�cue

J?habite moi-m�me un petit village.

� part une station-service et un petit Delhaize franchis� ? tous deux hors de prix ? il ne reste qu?un march� le jeudi.

Pour tout le reste, je dois prendre ma voiture et parcourir plusieurs kilom�tres.

Et mes patients ?

Souvent �g�s, fragiles, sans v�hicule?ils n?ont m�me plus le choix.

Des signaux faibles d?une d�pendance masqu�e

Dans ces villages o� tout ferme, j?ai vu :

Une patiente de 84 ans chuter sur un trottoir, en essayant de rejoindre une �picerie trop �loign�e. Elle ne retournera jamais chez elle, � cause des cons�quences de sa chute.
Un patient atteint d?Alzheimer, parti chercher du pain, qui s?est perdu. Le boulanger n?�tait plus l�. La devanture �tait devenue une fa�ade r�sidentielle. Il a perdu ses rep�res? et son autonomie.

Ce ne sont pas des anecdotes.

Ce sont des signaux faibles.

Et malheureusement, ces signaux, les d�cideurs politiques ne les entendent pas ? ou ne veulent pas les entendre.

L?autonomie ne se d�cr�te pas, elle s?organise

On dit que les gens veulent rester chez eux.

C?est vrai. Mais encore faut-il que le chez-soi reste vivant.

L?autonomie � domicile, ce n?est pas juste un slogan.

C?est un �cosyst�me coh�rent, et il repose sur des choses simples :

Une �picerie accessible � pied, o� un pain ne co�te pas un rein (�a rime, en plus).
Une pharmacie de quartier qui conna�t ses patients et qui livre les plus isol�s.
Un r�seau de soins � domicile fiable, humain, form�.
Un trottoir entretenu, un banc pour souffler, un visage connu pour dire bonjour.

Ce que j?appelle sant� publique

On parle beaucoup d?innovation, de t�l�m�decine, de logistique, de vaccins.

Mais la vraie sant� publique, celle qui maintient les gens debout, elle commence dans le lien humain, dans la proximit�, dans les infrastructures simples.

Ce n?est pas un algorithme qui emp�che une chute.

Ce n?est pas une appli qui rassure un patient Alzheimer (quoi que... on en parle avec l'IA, sans jamais se poser la question de l'�thique).

Ce n?est pas une plateforme en ligne qui remplace un commerce de quartier.

Alors oui, les centres-villes se vident.

Et derri�re ces fermetures, peut-�tre le drame d'une faillite. Mais pas uniquement.

Derri�re les vitrines ferm�es, ce sont des personnes qui perdent leur autonomie.

Si nous voulons rester libres et en bonne sant�, il va falloir r�apprendre � reconstruire du lien, de la proximit�.

Moins de num�rique.

Moins de logistique.

Plus de vivant.

Isabelle Duchateau

Infirmi�re sp�cialis�e SIAMU- soins � domicile (R�gion Le Roeulx, Thieu, Maurage, Bracquegnies, Houdeng etc)

R�f�rente en soin de plaies (certifi�e en nov.25)

Form�e en nutrith�rapie (CFNA) et aromath�rapie (Coll�ge Dominique Baudoux)

Fondatrice de Harmoneo ? www.harmoneo.be

????