soins à domicile, Harmoneo, Isabelle Duchateau, Le Roeulx, Thieu, Maurage, Bracquegnies, Houdeng Une bonne cicatrisation passe aussi par l’assiette. Isabelle Duchateau (Harmoneo, infirmière à domicile) présente les recommandations nutritionnelles actuelles pour optimiser la réparation tissulaire.
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Une plaie ne cicatrise jamais dans seule.


Un pansement bien fait, ce n?est pas encore un soin complet.

La cicatrisation ne se joue pas seulement sous une compresse stérile : elle commence dans le sang, les cellules, les réserves nutritionnelles, et s?effondre dès qu?il manque une brique.


Sur le terrain, je vois chaque semaine des patients âgés ou affaiblis chez qui les pansements se succèdent sans progrès visibles, faute d?avoir posé la question essentielle : le corps a-t-il ce qu?il lui faut pour cicatriser ?

C?est une question clinique. Pas une question secondaire.


Et en tant qu?infirmière formée en nutrithérapie (CFNA), c?est un levier que je ne laisse jamais de côté.


Repères cliniques et recommandations


La cicatrisation est un processus hautement consommateur en nutriments.

Elle mobilise trois grandes phases (inflammation ? prolifération ? remodelage), chacune exigeant des apports spécifiques.


Nutriments clés reconnus :







Travaux du Dr Jean-Paul Curtay (fondateur du CFNA) :

Jean-Paul Curtay insiste sur l?importance de corriger les carences de fond pour relancer une cicatrisation bloquée. Dans ses publications, il recommande :


Ce n?est pas une théorie alternative : c?est un travail de terrain, soutenu par des données validées (ESPEN, HAS), malheureusement trop souvent négligées dans les protocoles standards.


Ce que je constate sur le terrain


Je suis appelée sur des plaies chroniques (ulcères, escarres, plaies post-opératoires qui stagnent), où aucune analyse nutritionnelle n?a été faite, où l?on continue les soins techniques comme si le corps allait réparer tout seul.


Ce que je vois :


Même les plaies post-opératoires simples peuvent s'enkyster si les apports sont insuffisants.


Et chez les patients polymédiqués, chaque carence potentielle (vitamine C, zinc, protéines) ralentit tout.


Ce qui fait la différence dans ma prise en charge


Quand je prends en charge une plaie qui ne cicatrise pas :

? J?observe : fonte musculaire ? Perte de poids récente ? Diminution des apports ?

? Je questionne : autonomie pour les repas ? Capacité à cuisiner ? Habitudes alimentaires?

? Je conseille : de nouvelles habitudes alimentaires, des compléments ponctuels et ciblés.

? J'informe: le médecin traitant, et parfois à l?hôpital si une évaluation de la plaie est nécessaire.


Je n?impose pas la prise de compléments alimentaires.

Mais je mets sur la table ce qui doit l?être, en m?appuyant sur les recommandations nutritionnelles validées (ESPEN, HAS, Curtay) et en m?adaptant à ce que le patient peut réellement faire, chez lui.


Une plaie ne se referme pas sur un organisme vide.

Il faut oser dire : ?Ce pansement, on peut le faire cent fois. Mais sans zinc, sans protéines, sans omega3: il ne prendra pas.?


C?est ce que je propose.

Un soin qui tient compte du corps, pas juste du protocole.



Isabelle Duchateau  

Infirmière spécialisée SIAMU- soins à domicile (Région Le Roeulx, Thieu, Maurage, Bracquegnies, Houdeng etc)  

Référente en soin de plaies (certifiée en nov.25)

Formée en nutrithérapie (CFNA) et aromathérapie (Collège Dominique Baudoux)  

Fondatrice de Harmoneo ? www.harmoneo.be