Un plan d?autorégulation de la publicité alimentaire ciblant les jeunes vient d?être présenté au Ministre Vandenbroucke par les fédérations de l?industrie alimentaire elles-mêmes.

L?intention affichée ?

Réduire l?exposition des enfants et adolescents aux produits alimentaires malsains.

Mais le contenu réel ?

Une suite de mesures non contraignantes, floues, et largement inapplicables.

Encore un conflit d?intérêt ? Oui. Encore.

Et il serait temps d?arrêter de faire semblant de ne pas le voir.

Ce que contient vraiment ce "plan"

? L?interdiction de publicité ne s?applique que si l?audience d?un média dépasse 30 % de jeunes ? un critère quasi impossible à vérifier en pratique.

? Les techniques les plus influentes restent autorisées : mascottes, packagings attractifs, placements de produits, influenceurs, promotions croisées?

? Résultat : 55 % des produits non conformes aux recommandations nutritionnelles continuent d?être promus auprès des enfants.

Et pendant ce temps-là, on parle de "prévention santé".

Le ministre refuse de signer. Et après ?

Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a refusé de signer ce plan. Il le juge inefficace.

Et il a raison.

Mais attention : il ne le remplace pas. Il ne le renforce pas.

Il ne propose aucune mesure contraignante.

Il se contente de ne pas signer.

C?est un peu comme dire "je ne participe pas à la mascarade", sans pour autant se lever de table.

Pendant ce temps-là, les industriels continueront à vendre leurs poisons sucrés, leurs biscuits ultratransformés, leurs sodas colorés, en toute impunité.

Ils continueront à matraquer nos enfants avec des mascottes, des jingles, des pubs, des influenceurs? dès le plus jeune âge.

Nous, soignants, nous ramassons les morceaux :

• Enfants en surpoids avant 10 ans.
• Adolescents sous antidépresseurs, shootés au sucre.
• Familles désorientées, sans repères alimentaires, manipulées par le marketing.
• Cas de scorbut, chez des enfants, chez des aînés, dans un pays où l?abondance alimentaire n?empêche pas la dénutrition.
• Patients obèses, et pourtant carencés.

Voilà ce que produit une politique de santé fondée sur des slogans au lieu de décisions.

Pour une prévention qui ne ment pas

Le Nutriscore, les campagnes "Manger Bouger", les plans santé qui ne touchent pas à l?industrie?tout cela fait illusion. Mais cela ne protège personne.

Le premier plan de santé publique digne de ce nom devrait commencer par interdire la publicité alimentaire destinée aux enfants. Point.

Mon engagement : 10 ans pour agir.

Je ne suis qu?une infirmière. Mais depuis 10 ans, j?ai construit un chemin:

• expertise clinique,
• formation en nutrition,
• écoute des corps et des récits,
• travail de terrain, chaque jour, au plus près de la réalité.

Et pour les 10 années à venir, je choisis d?agir :

• en éduquant,
• en soignant,
• en éveillant les consciences,
• en intégrant le soin, l?alimentation, le mouvement, la santé mentale et l?environnement dans une même vision de la santé.

Parce que chaque transformation collective commence par des actes anonymes, courageux, déterminés.

Et que je suis prête à être cette goutte d?eau.

C?est notre devoir de soignants d?agir avant qu?il ne soit trop tard. Pas à la place des politiques, mais malgré leur silence.

Isabelle Duchateau  

Infirmière spécialisée SIAMU- soins à domicile (Région Le Roeulx, Thieu, Maurage, Bracquegnies, Houdeng etc)  

Référente en soin de plaies (certifiée en nov.25)

Formée en nutrithérapie (CFNA) et aromathérapie (Collège Dominique Baudoux)  

Fondatrice de Harmoneo ? www.harmoneo.be